mardi 24 décembre 2019

L'HEUREUX REGARD QUI NOUS VALU LA RÉDEMPTION: Méditation de l'Avent


Frères et Sœurs, Paix et Joie du Christ-Roi !

Par cette méditation, nous voulons nous unir à vous, au début de ce Temps l’Avent qui nous prépare à accueillir dans nos cœurs et nos sociétés le divin Roi, le Messie qui vient pour nous sauver. Tout en vous souhaitant un fructueux temps de l’Avent, nous demandons au Seigneur d’abondantes grâces pour que son Heure nous trouve vigilants, disposés à accueillir l’Epoux et à entrer avec Lui au Banquet des nonces éternelles. Puissions-nous, chacun et chacune, enrichir de notre témoignage de vie cette méditation qui pourrait être suivie par d’autres, jusqu’à Noël, pour la Gloire de Dieu et le salut des âmes !

Cet heureux Regard d’un Dieu Amour :

Commençons notre méditation par une contemplation, celle de l’incarnation, telle que nous la propose saint Ignace dans les Exercice Spirituels. Arrêtons-nous un moment sur « l’histoire à contempler » : il s’agit ici de VOIR, ENTENDRE et REGARDER « comment les trois Personnes divines REGARDENT tout l’étendu ou la circonférence du monde entier, pleine d’hommes, et comment, en VOYANT qu’ils descendaient tous en enfer, Elles DÉCIDENT en leur éternité que la deuxième Personne se ferait homme pour sauver le genre humain… » (n. 102). C’est donc ce REGARD de Dieu qui Lui « permet » de voit la misère des hommes et qui Le « pousse » à décider et à agir en faveur de ceux-ci, qui fait l’objet de notre méditation.
Dans la Sainte Ecriture, l’on découvre, ce Regard de Dieu qui décidé de sauver son Peuple et qui se met à l’œuvre pour réaliser ce dessein d’amour : c’est toute l’Economie du salut !
Depuis la création, ce Regard est posé sur le monde : « Dieu vit que tout ce qu’Il avait fait était très bon… » (Gn. 1. 31) ; un regard d’admiration et de respect, qui donne toute leur dignité aux créatures et plus particulièrement à l’homme « créé à l’image de Dieu et à sa ressemblance » (cf. Gn 1, 26). Et même lors que le péché vint rompre cette harmonie originelle, par la désobéissance d’Adam et Eve, qui se détournèrent de ce Regard pour se cacher… ; ou encore lorsque, à l’époque de Noé, YHWH « vit que la méchanceté de l’homme sur la terre était grande et que dans son cœur il n’y avait de place que pour le mal… », et qu’Il décida de supprimer de la surface de la terre l’homme et tous les animaux... Noé trouva, cependant, grâce aux yeux de Dieu (cf. Gn 6, 5-8) ; Adam, lui, n’a pas perdu son pouvoir de domination sur les autres créatures, même si ça sera à la sueur de son front ; et Ève, à son tour, il lui fut donnée la promesse d’une descendance qui brisera du talon la tête du serpent, même si c’est au prix des douleurs d’enfantement…(cf Gn 3, 14-19).
 C’est encore ce même Regard lorsque, au buisson ardent, Dieu dit à Moïse : « j’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu son cri devant ses oppresseurs…Je suis descendu pour le délivrer… » (Ex. 3, 7-8). C’est toujours ce même Regard que porteront les Prophètes et les Messagers au Nom de YHWH, pour annoncer son Amour et sa Fidélité, sa Justice et sa Miséricorde et préparer Israël au temps messianique. Aussi Isaïe a-t-il ces belles paroles pour Israël : « …ainsi parle YHWH, celui t’a créé, Jacob, qui t’a modelé, Israël. Ne craint pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi…Car tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Is. 43, 1.4). Puis, de tous les prophètes, il en est un qui est « plus qu’un prophète », dira Jésus ; c’est Jean-Baptiste, « le plus grand des enfants des femmes », toute prophétie est menée jusqu’à lui… (Mt 11, 7-15), tout simplement parce qu’il est « la voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur », et qui montre ce Seigneur au monde : « voici l’agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde… » (Jn. 1, 29 b). C’est donc cette figure de saint Jean-Baptiste qui nous invitera, tout au long de ce temps de l’Avent, à partir de la deuxième semaine, à regarder ce Jésus, Verbe de Dieu, qui vient prendre chair et habiter au milieu de nous, « pour nous les hommes et pour notre salut », professons-nous dans le Symbole de Nicée-Constantinople. Maintenant, c’est par Jésus, le Rédempteur, que cet heureux regard de Dieu Un et Trine continue à se manifester, pour accomplir l’œuvre du salut du genre humain. Ainsi, faisons nôtre, durant ce Temps de l’Avent, cette grâce que nous fait demander saint Ignace : « connaissance intérieure du Seigneur qui pour moi s’est fait homme, afin que je l’aime et le suive davantage » (EE. n. 104).

Cet heureux regard du Rédempteur :
Que fait Jésus alors ? – Il REGARDE ! Et de ce Regard, qui est le Regard même de Dieu, Il VOIT la misère des hommes et Il les SAUVE. Des exemples sont légions dans les Évangiles. Prenons, entre autres, les plus significatifs :
Au seuil de son ministère public, « voyant les foules, Jésus gravit la montagne…et prenant la parole, il les enseignait en disant : heureux… » (Mt. 5, 1-2). En face de et paralytique que l’on fait passer par-dessus les toits de la maison où Il était, Jésus, « voyant leur foi, il dit ‘homme, les péchés te sons remis… » (Lc 5, 20). « Etant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, il lui dit : ‘suis-moi’… » (Mt 9, 9). Devant le jeune homme riche, « Jésus fixa sur lui son regard et l’aima » (Mc 10, 21a). En débarquant de l’autre côté, Jésus « vit une foule nombreuse et Il en sut pitié, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger, et Il se mit à les enseigner longuement » (Mc 6, 34). A la Synagogue, un jour du sabbat, il y’avait un homme à la main sèche, mais les Pharisiens étaient là pour voir s’Il guérirait le jour du sabbat, alors Jésus « promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, Il dit à l’homme ‘étant ta main’… » (cf. Mc 3, 3-5). Quand Il fut proche de Jérusalem, « à la vue de la ville, Il pleura sur elle… » (Lc 19, 41). Sur le Chemin de croix, Jésus « se retournant vers les filles de Jérusalem, tout en pleure, et leur dit… » (Lc 23, 28). Et à la croix, « Jésus, voyant sa mère et, prêt d’elle, le disciple qu’Il aimait, dit… » (Jn 19, 27-27), « tout était accompli » (Jn 19, 30), notre Rédemption est faite!

Temps de l’Avent aujourd’hui : Temps de notre incarnation

La différence entre Le prêtre, le Lévite et le bon Samaritain, sur le chemin de Jérusalem à Jéricho c’est que ce dernier a su s’incarner : il n’a pas que regardé et vu un homme blessé et couché ; il n’a pas non plus regardé la distance qui lui restait à parcourir ni l’urgence de ses objectifs…il s’est arrêté, il a pris soin de cet homme. C’est cela s’incarner et c’est cela sauver. C’est cela imiter Jésus ; c’est cela célébrer le Temps de l’Avent.
L’incarnation c’est choisir : un choix qui prend sa source dans ce regard attentif, un regard de miséricorde et d’amour qui sache lire au-delà des sourires mondains, des indifférences, des violences…de notre monde aujourd’hui, la vraie misère de l’homme et son désir du salut. C’est au fond, réagir comme la vierge Marie, qui a su dans l’apparente joie, dans la musique et les danses, qu’un élément essentiel manqué : « ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3). C’est choisir de précipiter « le temps de Dieu (« femme, mon heure n’est pas encore arrivée » Jn 2, 4), pour que la joie des sauvés emplisse les cœurs qui souffrent et qui pleurent.
L’incarnation, renoncer : c’est savoir briser l’« accoutumé », le « logiquement valable », le « je n’ai pas de temps », et même le fameux « c’est ne pas ma priorité », pour se laisser surprendre par l’imprévu de Dieu et le cri spontané d’une souffrance à soulager. C’est savoir « se faire faible avec les faibles, afin de gagner les faibles » (1 Co. 9, 22) ; c’est en même temps être fort pour porter les faibles (cf. Rm. 15, 1). C’est être disponible à quitter son rang pour se faire un avec les autres et courir à leur salut ; . Jésus l’a fait (cf Ph. 2, 5-11), pourquoi pas nous ?
Enfin l’incarnation c’est faire la rédemption du genre humain, avec Jésus : c’est savoir prendre le chemin de la conversion perpétuelle ; connaître Jésus de l’intérieur pour l’aimer et le suivre, dans les peines, les humiliations, les froids des hivers et les chaleurs des étés, dans la pauvreté et les souffrances…pour qu’avec lui nous entrions dans la gloire !
Puissions-nous, chers Frères et Sœurs, enrichir cette méditation de nos expériences, de nos rêves de faire quelque chose, avance Jésus qui était, qui est et qui vient, pour « le salut des âmes », à la gloire du Père. Amen !

Fructueux Temps de l’Avent à tous et à chacun !
Frère Jean-Marie CIMANGA, cpcr

Kinshasa/RDC

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